Peut-on se passer des institutions ?

Thème : Intégration et Solidarités.

Voilà une bien belle conférence du sociologue F. Dubet. Je la conseille aux élèves de TES, aux étudiants des IUFM et aux collègues, et pourquoi pas à tous ceux qui succombent à la tentation réactionnaire, aux "back to the trees" du vieil oncle Vania dans Pourquoi j'ai mangé mon père (Roy Lewis a lire absolument pour les lycéens). Un peu de réflexivité n'a jamais nuit à personne.

L'air du tout fout le camp est bien connu et fait florès dans les trois domaines étudiés par F. Dubet à savoir l'école, le travail social et l'hôpital. Ce serait la fin de l'aurorité, des rôles bien définis, des statuts respectés, bref de l'institution au sens durkheimien du terme et par conséquent le début du chaos, le règne de l'indifférencié.

F. Dubet propose une autre explication et formule l'hypothèse suivante. L'école, le travail social et l'hôpital (et sans doute d'autres) sont trois institutions qui ont pour point commun d'avoir été calquées d'une forme religieuse. C'est en effet la caractéristique du "programme institutionnel" du XIXème siècle au années 70 que d'avoir conféré forme (et non contenu) religieuse à ses institutions.

Peut-on se passer des institutions ? François Dubet, Conférence à la Faculté d'Anthropologie et de sociologie de Lyon, 13 mars 2003.

1- Relevez les 4 caractéristiques qui fondent la forme religieuse de ces institutions.

La critique de ces institutions disciplinaires (M. Foucault) ne peut occulter les avantages certains qu'elles procurent.

2- Quels sont ces avantages ?

On impute souvent la crise des institutions à des logiques qui leur seraient exogènes. Ce n'est pas le sentiment de F. Dubet qui développe l'idée qu'elles seraient plutôt les victimes d'un paradoxe inscrit dans leur identité même. Les insitutions modernes se réclament d'une modernité définie comme l'expulsion du sacré, le "désenchantement du monde" (M. Weber) tout en revêtant forme religieuse. La charge potentiellement critique de cette identité est évidente.

3- F. Dubet trace trois autres raisons du déclin des institutions, retrouvez et expliquez-les.
4- F Dubet identifie deux conséquences de cette désinstitutionnalisation progressive, un sentiment de crise et le fait que le travail au sein des institutions ait radicalement changé de nature. Illustrez par des exemples ces deux conséquences.

Un modèle qui décline, mais une nécessité d'institutionnaliser même a minima qui demeure. Sur quelles bases aujourd'hui ? Le sociologue distingue 4 modalités de réponses possibles, la quatrième ayant sa préférence.

5- la réponse conservatrice : quelle est-elle ?
6-la solution libérale : : quelle est-elle ?
- la solution juridique.
- la voie modérée, qui renonce au programme institutionnel fondé sur le sacré et cherche à refonder la légitimité des institutions par la production d'accords plus limités, plus négociés, plus instables et incertains mais les seuls possibles dans une démocratie.

"Cela ne fait sans doute pas rêver mais c'est sans doute la meilleure manière de vivre ensemble que nous ayons".